Les rivières indifférentes
continueront à couler vers la mer
ou inonderont et détruiront les digues,
anciens ouvrages d’hommes déterminés.
Les glaciers continueront à raboter,
applanissant
ce qui repose au dessous d’eux,
ou ce qui soudainement tombe la tête la première
détruisant les arbres.
La mer captive entre
deux continents, continuera à lutter,
toujours avare de ses richesses.
Soleil, étoiles, planètes et comètes
continueront leur course,
la terre aussi vaincra les immuables
loin de l’univers.
Pas nous. Nous, descendance rebelle
d’une vive intelligence mais de peu de raison,
nous détruirons, souillerons,
toujours plus fébrilement.
Trè bientôt, nous étendrons le désert
jusque dans les forêts de l’Amazonie,
jusqu’au cœur de nos villes.
Jusque dans nos cœurs.
Primo Lévi, 1987
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