mardi 22 février 2011

Shotaro Shimomura

"At the Golden Gate of San Francisco" dans la série An Eye for the World. D'autres photos ici (via The American Museum of Photography)

mardi 8 février 2011

Virgil Mlesnita

D'autres photos ici et ici

La maison du milieu














A propos de Ti Kreiz, P.O.L., 2010

Claude Lucas, l'irréductible
par Rapahël Sorin

Ce fut d’abord un regard, pénétrant, d’une insondable tristesse. Je le découvris sur la couverture du livre de Claude Lucas, Suerte, publié dans la collection Terre Humaine, chez Plon, en 1995. Cet inconnu rejoignait Claude Lévi-Strauss, Robert Jaulin, James Agee, Jean Duvignaud, tous repérés par Jean Malaurie. Des ethnologues, des bourlingueurs, des aventuriers, des écrivains. Suerte et son sous-titre, écrits en lettres rouges, cela claquait comme un défi: L’exclusion volontaire.

Une citation d’Emmanuel Levinas, placée en exergue, mettait aussitôt la barre très haut, du côté de «la nudité humaine…qui crie son étrangeté au monde, sa solitude, la mort dissimulée dans son être». Il suffisait de commencer à le lire pour ne plus lâcher ce livre extraordinaire, entre roman et témoignage, et se persuader qu’on s’en souviendrait toujours. Il écrasait la littérature de la plupart des malchanceux, complaisants et hâtifs, sauf exceptions (comme le poignant récit d’Alain Dubrieu, Le Désert de l’iguane, repris dans « La Noire » par Gallimard).

Lucas avait commis un hold-up avec prise d’otages en 1987. Arrêté en Espagne, il fut condamné à huit années de prison pour « port d’armes ». Il en passa six dans des prisons espagnoles très dures. Extradé en France en 1994, après deux ans de préventive, il sera condamné à douze ans de réclusion. Ses six années de prison en Espagne ne furent pas prises en compte. Un comité de soutien, alors qu’il était enfermé dans la maison d’arrêt de Caen, adressa une lettre au président de la République en sollicitant sa grâce. L’appel était signé par des éditeurs, des libraires, des prêtres, des artistes, des bibliothécaires et des écrivains. Jacques Lanzmann, Alphonse Boudard, Paul Ricoeur, Germaine Tillion, Jean-Pierre Vernant, et beaucoup d’autres, reconnurent la parole d’un homme nouveau. Sur Suerte, il avait tout rejoué, sa vie, sa peau.

UN SILENCE DE MORT

Lucas publia deux courts romans chez Flammarion, en 1998, Chemin des fleurs suivi de Désert. La ville de Caen, afin de lui décerner son grand prix, l’avait sorti de sa cellule pour une journée! Il fut enfin libéré et alla vivre à Ouessant avec Hélène, son épouse. Dès l’ouverture de Suerte, il annonçait quel territoire, après tant d’années de privation de liberté, il avait l’intention d’habiter, «un univers parallèle si semblable à l’autre».

Et c’est exactement ce qu’il a fait pendant sept ou huit ans pour produire un roman qui est un vrai livre d’évasion, tout à fait déroutant, dès son titre breton, Ti kreiz. Son éditeur, POL, s’imaginant peut-être (comme moi-même, et je reconnais ma coupable naïveté) que la réputation de Suerte suffirait à réveiller les critiques, a joué le dépouillement absolu: pas de quatrième de couverture tapageuse, aucune biographie de l’auteur. On assiste à l’apparition d’un livre unique en son genre dont la réception est égale à zéro (seul Bertrand Leclair sauve l’honneur dans Politis —semaine du 13 au 19 mai— en s’indignant du silence de mort qui dure depuis début février et accompagne son enterrement).

Comme Bouvard et Pécuchet, Sancho et Don Quichotte, Don Juan et Sganarelle, le couple que forment Simon Balard, écrivain obscur, et Andros Laimb, auteur de polars et de romans de gare, les deux protagonistes de Ti kreiz mettent en branle une machine romanesque où se résume comiquement l’humaine condition. Le roman s’invente à mesure, mime la vie sans se confondre avec elle. Il aurait plu à Perec et à Queneau, deux écrivains avares d’illusions.Tout y semble gratuit et nécessaire, drôle et tragique.

Chacun des deux guignols prend alternativement la parole. Il s’agit de jouer avec elle. Une femme s’en mêle, qui complique tout. En passant, il y a de belles pages qui ressemblent à Ouessant, sa houle puissante, son brouillard épais. Parfois on dirait une intrigue policière, un diablogue. Je pense que Nabokov, lui aussi, aurait trouvé que le jeu en vaut plus d’une chandelle. Alors, il serait temps de relire Suerte et de se perdre dans Ti kreiz.
21 mai 2010 

dimanche 6 février 2011

Tilly Losch


Tilly Losch was an established dancer and actress, she was titled the 'Countess of Carnarvon.' Danced in many children's parts in all repertory ballets and Operas. She studied her dancing at the Vienna Imperial Opera ballet school at the age of six. Tilly became a full member of the ballet corps at the unusually young age of fifteen. She also studied modern dance with Grete Wiesenthal and Mary Wigman.
   Tilly made her professional debut in Vienna Waltzes and her first dramatic role was in 'Leonce and Lena' at Vienna's Burg theater. Her first solo appearance was at the Opern Theatre in Vienna in the 5/9/1924 ballet 'Schlagobers,' and by the time she was twenty was one of Vienna's most popular dancers. Made her London debut with 'This Year of Grace' in 1928.
   Losch stayed with the Vienna Opera untill she came to the U.S. (1927/1928) and gave various dance recitals in Central Europe. She met Harold Kreutzberg that same summer and would work for him many times. Later she meet George Ballanchine and danced as a Ballerina in his 1933 Ballets. Went on to dance and choreograph many
plays and movies. Also danced with Fred Astaire but she was never the exhibitionist, she was always shy, on-stage and off. Tilly's first marriage ended in divorce due to numerous infidelities on her part.
   Following a bout of depression, Tilly discontinued her dancing career, but soon felt the need for expression in another artistic medium. Having first tried her hand at watercolors, she began to paint seriously. The first one-person exhibition of her paintings, held at New York's Bignou Gallery in the spring of 1944. Tilly's second marriage was to the son of the world famous discoverer of King Tutankhamen's tomb, Earl of Carnarvon and almost overnight became Lady Carnarvon, an English Countess. While in New York in 1975, she died from cancer.
(via streetswing)